Gucci Mane s'était engagé à sortir un nouvel album chaque mois en 2013. La promesse semble bien avoir été tenue, et forcément, avec une telle productivité, tout cela s'est montré très inégal. C'est pourtant bien l'infréquentable Radric Davis qui sort encore gagnant de l'année, si ce n'est par ses propres mixtapes, au moins grâce à ses protégés, notamment les excellents Young Thug et Young Scooter, ainsi que via quelques autres artistes trap music, d'Atlanta évidemment, mais aussi de Chicago, de la Baie de San Francisco et même de France, chez lesquels sévit son influence. Mais bien sûr, quelques autres aux styles distincts, voire contraires, insèrent aussi quelques albums et mixtapes parmi les meilleurs de l'année, d'une East Coast / Beast Coast rénovée, au second épisode de la déferlante drill music.
# 16. WESTERN TINK & BEAUTIFUL LOU - Mobbin' No Sobbin'
Deux ans après l'engouement autour du cloud rap, le producteur Beautiful Lou, l'un des pionniers de ce sous-genre tout en nappes synthétiques, beats abyssaux et sons atmosphériques, collaborateur d'A$AP Rocky, Lil B, Riff Raff et Kitty Pride, entre autres, venait récolter son dû avec son opus le plus abouti à ce jour, sorti avec l'aide d'un comparse texan, le rappeur Western Tink.
# 15. GUNPLAY - Acquitted
Gunplay est au-dessus du lot. A peine débarrassé de ses ennuis judiciaires, la brute de Floride sort une mixtape effrontément intitulée Acquitted. Et celle-ci, encore une fois, est une merveille d'insolence où le rappeur transcende par son charisme les vieux thèmes de la violence, des drogues, du fric et des bitches, et où il enfonce le clou avec le titre final, un très grand "Bible On The Dash".
Lire la chronique
Télécharger la mixtape
# 14. METRO BOOMIN - 19 & Boomin
Révélé pour ses travaux avec Future, le jeune Metro Boomin, 19 ans et déjà épatant, a étendu ses services à l'ensemble de la scène d'Atlanta, voire au-delà. En sa qualité de beatmaker qui monte, il a livré un bon aperçu de ses œuvres avec 19 & Boomin, l'une des meilleures mixtapes de producteur de 2013. A apprécier, tout particulièrement, ses titres conçus pour Young Thug.
Lire la chronique
Ecouter la mixtape
# 13. SHY GLIZZY - Law 2
Et un de plus. Un rappeur inattendu, qui donne dans une trap music de seconde génération, avec une voix bizarre, des raps chantonnants et quelques touches de vulnérabilité. Issu tout droit de la rue, après s'être affiché avec Wale et avoir affronté Fat Trel, Shy Glizzy s'est hissé avec Law 2 dans la même catégorie que ces deux-là, parmi les artistes les plus en vue de Washington DC.
# 12. MIKE WILL MADE IT - #MikeWiLLBeenTrill
Avec neuf tubes classés dans les charts américains produits par ses soins et sa collaboration avec la starlette Miley Cyrus, Mike WiLL aura été le beatmaker de 2013. Il a clos cette année faste par une mixtape, représentant tout son panel de collaborations, des rappeurs trap music de ses débuts, aux icônes de la pop, compilant des titres parfois plus obscurs, mais tous diablement efficaces.
# 11. ALLEY BOY - War Cry
De la trap music rénovée, du rap de rue paranoïaque et vindicatif, déclamé avec force, avec une myriade de collaborateurs, parmi lesquels tous les rappeurs du moment. La routine, quoi, pour Alley Boy, qui nous a abreuvé continuellement avec ce type de mixtapes. War Cry poursuivait donc la série, même si on y notait, cette fois, un peu plus de longueurs et légèrement moins de tubes.
# 10. DORIAN - Four Corner Room
Four Corner Room est la moitié d'un double album sorti par les Texans de The Outfit, et il est signé du rappeur et producteur Dorian. Ce dernier est le plus musicien du trio, et il est à l'origine de ses sons les plus atmosphériques. Et cela s'entend sur ce projet où le rap mécanique de l'intéressé s'efface devant ses compositions remplies de nappes majestueuses et autres effets électroniques.
# 09. KA - The Night's Gambit
Dans la lignée de Roc Marciano, le vétéran Kaseem Ryan s'entêtait à poursuivre l'aventure du hip-hop de rue new-yorkais des années 90. Il en reprenait les ingrédients, samples, boucles austères, raps habiles, ambiance paranoïaque et sombre, mais avec une approche réductionniste. Avec épure, d'une voix éraillée, sur un ton résigné où l'on entendait tout le poids de son expérience.
# 08. SOSO - Not for Nothing
Personnage parmi les plus singuliers de l'underground rap canadien des années 2000, soso n'est pas mort. Mais à écouter l'album, il est toujours aussi dépressif. Avec ses paroles résignées sur l'amour et la vie, avec ses paysages sonores morbides et désolés, le Canadien est loin de devenir un artiste pour tout le monde. Ce qui, dans l'absolu, n'est pas une mauvaise chose.
# 07. LIL DURK - Signed to the Streets
Un an après le battage médiatique autour de la drill de Chicago, ce n'était déjà plus tout à fait la même musique. Elle était toujours le fait de rappeurs juvéniles et nihilistes, issus des quartiers parmi les plus chauds des Etats-Unis, mais elle usait désormais plus souvent l'Auto-Tune, ainsi parfois que de sons cloud. Ce tournant, Lil Durk fut celui qui le représenterait le mieux, avec ce projet jalon.
# 06. THE UNDERACHIEVERS - Indigoism
Oublions tous les noms qui circulent autour des Underachievers, ceux du mouvement "Beast Coast", celui aussi de Flying Lotus, qui a signé le duo chez Brainfeeder. C'est par leur rap et leur musique qu'Issa Dash et Ak se sont distingués sur cette mixtape événement du début 2013, remarquable par son classicisme rap new-yorkais passé au filtre du psychédélisme et de l'ésotérisme.
# 05. KAARIS - Or Noir
En 2013, est sorti l'album de référence de la trap music à la française. C'est à Kaaris et à ses producteurs Therapy que l'on a dû ce brûlot. Sur l'album d'une violence totale, le rappeur de Sevran enfilait les punchlines avec une niaque et un sens de la formule déconcertants, avec des beats qui bastonnaient, sans s'encombrer de considérations morales. Impressionnant.
# 04. A-WAX - Jesus Malverde
Un album concept à propos d'un légendaire hors-la-loi, considéré au Mexique comme le saint protecteur des narco-trafiquants. L'invitation des rappeurs les plus éminents du Brick Squad. Des paroles qui tournent exclusivement autour du deal et du trafic de drogue. A-Wax a beau être de la Baie de San Francisco, ils nous a livré ici un pur produit de trap music comme on n'en fait à qu'Atlanta.
# 03. YOUNG SCOOTER - Street Lottery
Cette sortie ne bouleversait pas le paysage de la trap music d'Atlanta. Ami d'enfance de Future, proche de Gucci Mane, Young Scooter y multipliait les similitudes avec ce dernier, avec son phrasé chantonnant, ses rimes simples, son ton de gangster relax et le côté fleuve de sa mixtape. Mais voilà, diverse, mélodique, avec ce qu'il fallait de collaborateurs, Street Lottery était à point.
# 02. YOUNG THUG - 1017 Thug
Dans la série des rappeurs bizarres cramés par les drogues, plutôt chargée autour de 2013, Young Thug n'était pas loin de remporter la palme avec sa voix étranglée et son rap de malade psychiatrique. Cette mixtape génialement foutoir et déglinguée, qui marquait son intégration récente au collectif de Gucci Mane, allait en faire bientôt l'un des rappeurs les plus en vue de la décennie.
# 01. KEVIN GATES - The Luca Brasi Story
Pour Kevin Gates, rappeur de Baton Rouge apparenté au Young Money de Lil Wayne, l'année 2013 a été la bonne. Elle a permis son l'émergence grâce à cette mixtape aujourd'hui classique, où son rap de rue conjugué à la mode sudiste bénéficiait d'un sens de la mélodie qui faisait toute la différence, et où, sans sombrer pour autant dans le sentimentalisme, il se mâtinait de vulnérabilité.
LE CLASSEMENT DES LECTEURS
Chez ses lecteurs, fort logiquement, on retrouve à peu près les mêmes favoris que chez Fake For Real, mais dans le désordre. Ci-dessous, les 22 projets rap qu'ils auront préféré en 2013.
- YOUNG SCOOTER - Street Lottery
- STARLITO - Cold Turkey
- YOUNG THUG - 1017 Thug
- MIGOS - Young Rich Niggas
- KANYE WEST - Yeezus
- GUNPLAY - Acquitted
- DANNY BROWN - Old
- KEVIN GATES - Stranger than Fiction
- DRAKE - Nothing Was the Same
- KEVIN GATES - The Luca Brasi Story
- A$AP ROCKY - Long Live ASAP
- GUCCI MANE - Diary of a Trap God
- FREDDIE GIBBS - ESGN
- DENZEL CURRY - Nostalgic 64
- LUCKY ECK$ - Alternative Trap
- EARL SWEATSHIRT - Doris
- SHY GLIZZY - Law 2
- BOLDIE JAMES - My First Chemistry Set
- RUN THE JEWELS - Run the Jewels
- CHANCE THE RAPPER - Acid Rap
- THE UNDERACHIEVERS - Indigoism
- KAARIS - Or Noir
AUTRES SORTIES NOTABLES
Nous n'aurons sûrement jamais fait le tour de tous les bons albums ou et de toutes les bonnes mixtapes sortis en 2013, mais en voici toujours quelques autres à retenir pour cette année, juste quelques exemples parmi une bonne poignée de disques notables. Cette fois, il ne faudra pas s'offusquer de l'absence du Old de Danny Brown, un rappeur qui récolte aujourd'hui les lauriers que les critiques auraient dû attribuer aux deux disques précédents, du surestimé Doris d'Earl Sweatshirt, ainsi que d'un autre soufflé médiatique de 2013, Chance the Rapper.
L'histoire d'Eldorado Red ne date pas d'hier. Ayant voyagé de l'Est à la Baie de San Francisco, en passant par un Dirty South où il a ses bases, il a côtoyé un temps The Federation. En 2013, cependant, il était associé au sémillant collectif Duct Tape Entertainment, à Atlanta, et son White Power ne dépareillait pas un instant auprès de la trap music d'Alley Boy, de Trouble et de tous les autres.
KEVIN GATES - Stranger than Fiction
Rien qu'avec The Luca Brasi Story, Kevin Gates aurait déjà été le rappeur de l'année. Mais pour que cela soit mieux garanti encore, l'homme de Baton Rouge a sorti cinq mois après une autre mixtape. Si Stranger than Fiction n'était pas aussi bon que son prédécesseur, il n'en montrait pas moins un rappeur arrivé au sommet de sa maturité, dans son registre maîtrisé du trapper qui saigne.
GUCCI MANE - Diary of a Trap God
Puisqu'il faut en mentionner une, puisqu'il est impératif de citer Guwop pour sa productivité insensée et pour ses multiples mixtapes de 2013, optons pour celle-ci, Diary of a Trap God, pour ses tubes, pour ses nombreux invités, pour ses morceaux rigolos sur les filles et pour la participation décisive des hommes en forme du 1017 Brick Squad, Young Thug, Young Scooter et OJ the Juiceman.
CORY GUNZ - Datz WTF Im Talkin Bout
Cory Gunz est un "fils de", celui de Peter Gunz en l'occurence, et on a attendu un bout de temps que toutes les promesses concernant sa carrière soient honorées. Avec cette mixtape ce n'était toujours pas le cas, mais elle méritait plus qu'un détour. Sans vraiment y révéler un style propre, Cory Gunz s'y illustrait toutefois par un rap de possédé et une grande débauche d'énergie.
Bienvenue en ce temps formidable où l'on peut affirmer sans trembler être une R&B trapper. Bienvenue dans ce monde où la musique gangsta est une commodité. Bienvenue à cette époque, le XXIème siècle, où les produits de série musicaux s'avèrent acceptables, voire bons. Bienvenue dans l'ère ouverte par Master P, une ère que représente à merveille sa propre fille, Cymphonique.
Honey Cocaine a été la protégée canadienne de Tyga, avec lequel elle partage des origines asiatiques. Cette ascendance est d'ailleurs son seul trait distinctif. Mises à part ses allusions à ses origines cambodgiennes, elle délivre ici une trap music générique mais qui, bon an mal an, confirmerait presque la signification de son pseudonyme : douce comme du miel, addictive comme de la drogue.
Hus Kingpin vient de Hempstead. Il pratique un hip-hop d'essence classique, à base de raps de rue adroits et de boucles jazzy, le tout dans une ambiance noire. En gros, il est un clone de Roc Marciano, qui parraine cette mixtape. Mais être un clone de Roc Marciano, ce n'est déjà pas si mal, compte-tenu de l'excellence de la figure la plus emblématique de New-York en ces années 2010.
MICK JENKINS - Trees and Truths
Ceux, la plupart, qui ont découvert Mick Jenkins avec The Water(s), devraient se pencher aussi sur sa mixtape de l'année précédente, Trees and Truth, celle qui a attiré l'attention sur le rappeur de Chicago. Dévoilant le même goût pour le concept avec son thème biblique, ainsi que la même aptitude à renouveler la formule que l'on pensait usée du rap "conscient", elle lui est au moins égale.
PERCY KEITH - Compliments of Luca Brasi
Luca Brasi n'a pas inspiré que Kevin Gates. Le personnage du Parrain a aussi marqué Percy Keith, l'un des protégés du rappeur de Baton Rouge, et un membre de sa Bread Winners Association. Contrairement aux attentes, sa mixtape est plus qu'une copie : elle révèle un style propre, lorgnant parfois vers un son plus East Coast, et une poignée de titres de toute première qualité.
Aperçu auprès des grands noms de sa ville, Washington DC (d'abord Wale, puis les Slutty Boyz de Fat Trel), Lightshow a commencé à faire parler de lui avec Life Sentence, sa mixtape de 2012, enregistrée alors qu'il se remettait d'une blessure à la jambe faite pendant un cambriolage. Sa mixtape la plus ravageuse, cependant, celle où il est le plus affamé, est sortie l'année suivante.
Apparu auprès de Wale au moment où la scène de Washington gagnait enfin une place de choix dans le grand jeu du rap, Lightshow ne jouait peut-être pas dans cette première division dominée par Fat Trel et Shy Glizzy. Néanmoins, la poignée de mixtapes qu'il sortait alors, notamment la seconde édition de Life Sentence, apportait ce qu'il fallait de brûlots enflammés, intenses et viscéraux.
Produit par Lazerbeak de Doomtree, le premier Lizzo portait la marque de la scène indé auquel appartient le collectif de Minneapolis. Chargé de style battle et prompt à proclamer quelques messages, il était éclectique, créatif, ludique, et imprévisible. Il n'en annonçait pas moins ce que deviendrait cette autoproclamée grosse fille dans un petit monde : une égérie pour le mouvement "body positivity".
.
"I’m the only nigga from the ’90s to be able to fuck with this shit in 2013". Voici ce qu'a déclaré Master P, au moment de réanimer son label et de signer son comeback. Et il a bien raison. A l'heure du trap rap et de l'ignorant rap, personne n'est plus en phase avec l'époque que le fondateur de No Limit. La preuve avec cette mixtape tumultueuse conçue avec les jeunes pousses Fat Trel et Alley Boy.
2013, donc, c'est la vraie année du retour réussi de Master P. Via une nouvelle relance de son label, cette fois intitulé No Limit Forever, il a sorti plusieurs mixtapes remarquables, seul ou à plusieurs, notamment celle-ci, Famous Again, dont la qualité approachait celle d'un album. Le parrain du rap du Sud s'y montrait tout à fait pertinent, plus que jamais en phase avec la musique de son temps.
The Outfit, TX, a beau être né à Houston, il cherche à porter bien haut le drapeau de Dallas, sa ville d'origine, dont la très méconnue scène rap vit dans l'ombre de sa prestigieuse voisine. C'est chose faite avec le double album Cognac / Four Corner Room, dont la première partie incarne la face la plus mielleuse du trio, grâce à la voix suave et au phrasé souple du rappeur et producteur Mel.
Gucci Mane a fait des petits, et avec eux, la trap music d'Atlanta s'est montrée plus dérangée et cinglée que jamais. C'est en tout cas ce qu'ont démontré les trois rappeurs de Migos, intronisés par Drake via son remix de "Versace". Produite par Zaytoven et par quelques autres dans la même lignée, leur mixtape de dingos était par moments mal fichue, mais elle avait des tubes entêtants.
PEEWEE LONGWAY - Running Around the Lobby
2013 aura décidément été, au moment même où il partait pour la prison, l'année des héritiers de Gucci Mane. En plus du trio Migos, en plus de son protégé Young Thug, en plus de beaucoup d'autres, PeeWee Longway était l'un de ceux-là. Il était peut-être même le plus décisif, à écouter la mixtape Running Around the Lobby, et à y remarquer sa capacité à rassembler tous les rappeurs qui comptent à Atlanta.
Pas étonnant qu'en 2013, Gucci Mane ait déclaré que son rappeur préféré était Project Pat. Le vétéran de Memphis est, quelque part, à l'origine de ce gangsta rap en roue libre, de ce nouvel easy listening fait d'une litanie de paroles misogynes, brutales, immorales et déclamées avec aplomb, mais sur un ton badin. La même année, le grand frère de Juicy J prouvait encore qu'il était un maître en la matière.
Après des Fear of God en demi-teinte, Wrath of Caine a été le vrai lancement de la carrière solo de Pusha T, sous l'égide du G.O.O.D. Music de Kanye. Annonçant son premier album solo, cette mixtape le valait bien, l'ancien Clipse s'exprimant avec verve sur la musique d'un échantillon représentatif de producteurs en vue. Il s'essayait tant à tous les sons du rap, que son éclectisme était sa seule limite.
Dix ans plus tôt, Qwel, rappeur de Chicago formé à l'école des battles, et Maker, tenant d'une production rap classique mais extraordinairement musicale, avaient opéré une alchimie presque parfaite sur The Harvest. Et en 2013, ils avaient encore de beaux restes, comme le montrait cet autre album commun, nouvelle démonstration de leur capacité à faire du rap un vrai travail d'orfèvre.
ROACH GIGZ - Rocky Balboa Round 3
Un an après un premier album, Bugged Out, globalement très réussi, Roach Gigz renoue avec la série de mixtapes qui l'a fait connaître, celle des Roachy Balboa. Ce troisième volume se montre dans l'ensemble assez inégal, mais avec ses éternels morceaux insolents sur les filles, portés comme toujours par les sons électroniques de l'après hyphy, cette sortie prolonge assez bien les plaisirs de l'album.
Après cet album, Sankofa raccroche le micro. Sanko qui ? Sankofa, le rappeur de Fort Wayne, qui s'est distingué autrefois sur le circuit hip-hop indé par son timbre grave et lourd, son rap intelligent et taillé au cordeau, son boom bap de premier choix. Constatant que tout cela n'est plus de son temps, il nous offre néanmoins une ultime livraison, aussi solide que le reste de son oeuvre.
Lire la chronique
Acheter l'album
SPEAKER KNOCKERZ - Married to the Money
Married to the Money est la première des deux mixtapes cultes sorties par Speaker Knockerz en 2013, un an avant sa mort. Elle contient quelques-uns des morceaux qui ont fait de lui un acteur méconnu mais décisif de ce rap de robot triste popularisé par ailleurs par Future et Lil Durk, de cette trap music chantonnée et parfois mélancolique, si emblématique de la décennie 2010.
Lire la chronique
Acheter la mixtape
Après avoir livré une poignée de mixtapes mémorables les années d'avant, seul ou avec Don Trip, l'ex-Cashville Prince, ancien espoir de Nashville et du label Cash Money, confirme une fois encore avoir réussi sa transformation en un rappeur intime et déçu de la vie, au profil inhabituellement bas. "Too real for the rap shit", dit-il. Trop vrai, peut-être, mais jamais suffisamment pour nous.
Lire la chronique
Acheter l'album
FRANKIE STEW & CUTH - Journeys EP
Il y a toujours eu deux façons de faire du hip-hop en Angleterre : le maltraiter, le malaxer et le mixer, pour en faire autre chose ; ou être respectueux du modèle édicté par les Américains dans les années 90, mais avec ce soin et cette facilité mélodique qu'ont toujours eu les Britanniques. Indubitablement, Cuth et le jeune Frankie Stew appartienent à la seconde catégorie. Et ils y excellent.
Issu de la promotion 2013 des Freshmen, rassemblant un nombre conséquent d'invités prestigieux dès sa première mixtape, de Lex Luger à Toro Y Moi, et protégé à la fois par T.I. et par Kanye West, la future star Travi$ Scott ressemblait alors à ce dernier sur Owl Pharaoh, démontrant la même capacité à concilier expérimentations parfois bancales et gros tubes qui tachent.
Mixtape indisponible
TREE - Sunday School II - When Church Lets Out
En 2012, Tree avait attiré l'attention de la blogosphère rap avec Sunday School. En 2013, il récidivait et récoltait davantage encore d'éloges critiques. Avec ce second volet, le rappeur de Chicago peaufinait sa formule, cette soul trap qui mélangeait les samples soul vintage aux rythmiques du Sud, qui mêlait aux leçons du rap "conscient" la posture criminelle en vigueur dans la trap music.
En 2013, les temps étaient favorables aux rappeurs de Chicago, à ceux qui renouvelaient la formule de la trap music, et à ceux qui adoptaient une posture de timbrés. Ça tombait bien pour ZMoney : le jeune homme remplissait tous les critères à la fois, comme il le montrait sur deux mixtapes sorties le même jour, certes imparfaites, mais riches de titres accrocheurs et déglingués à souhait.
Fil des commentaires
Adresse de rétrolien : https://old.fakeforreal.net/index.php/trackback/1914